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We de pentecôte : 3 jours en perspective, c'est ce qu'il nous faut pour partir à l'aventure sur le Causse du Larzac, domaine des Templiers et Hospitaliers. Le plus vaste et le plus méridional des Grands Causses qui s'étend sur plus de mille km carrés de terres arides et pierreuses.
Juste après notre départ de la Cavalerie, direction Millau au Nord, ses falaises et son viaduc.
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La méchante autoroute a écrasé le GR 71D que nous avions prévu de suivre 3 jours durant... L'improvisation pour rejoindre la partie la plus désertique du causse débute dès le 2ème km ! L'aventure sera totale, et se fera en quasi autonomie car exceptée l'eau, tout le matériel indispensable est dans la remorque : expérience inédite.
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Après une quinzaine de kms c'est une vue imprenable sur le viaduc de Millau qui s'offre à nous. Le tablier vient d'être posé dans la semaine et domine le Tarn plus de 300 mètres : impressionant ! C'est aussi une des rares occasions où nous allons croiser âme qui vive, nombreux sont les touristes venus en voiture sur les pistes admirer l'édifice.
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Au nord seule la falaise plus ou moins à pic rompt l'étendue caussenarde... Le soleil donne mais le fond de l'air est frais : heureusement car après 20 bornes nous n'avons toujours pas trouvé un petit arbre qui puisse nous apporter de l'ombre !
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Le GR empreinte un sentier qui longe la falaise à bonne distance, c'est technique, caillouteux, ça ondule mais c'est beau ! Vue sur Millau : les touristes sont déjà loin, nous sommes à nouveau seuls sur la trace qui part à l'Est. Sur ce terrain délicat la remorque se fait sentir ! Le pilotage est comparable à celui d'un tandem sauf que là le moteur à l'arrière est absent, il faut pédaler comme 2 pour passer.
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Après un morceau de pain et du saucisson nous faisons le plein d'eau à l'école du Larzac puis nous passons dans une des plus belles bouyssières du Larzac : des buis plusieurs fois centenaires servent à guider les brebis comme les passants. Magnifique coin de verdure et de fraîcheur.
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Passage à St-Martin du Larzac puis Descente caillouteuse avec la remorque : ça roule !
Direction la ferme des Baumes au loin et son habitat troglodyte encore visible dans la falaise.
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Au Nord Est du Causse le sentier est superbe au travers d'une végétation plus garnie : ici c'est une forêt de chênes pubescents qui surplombe les gorges de la Dourbie. Leurs petits poils sous les feuilles leurs permettent de conserver la fraîcheur de la rosée, faible mais précieuse en plein été.
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Il se fait tard, on commence à chercher le coin idéal pour bivouaquer, c'est pas ça qui manque ! Une petite descente en terre battue et d'un coup le sol se met à trembler à qque mètres de moi ! Une famille sanglier qui détale... Dans la panique la laie a oublié ses petits qui restent tétanisés derrière un arbre... puis Laurence arrive et ils s'enfuient à leur tour !
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Voilà une bonne journée de vélo, 40 bornes pas faciles, c'est l'heure de planter la tente dans un champ au dessus d'un petit vallon.
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On profite de la fin d'aprem pour se reposer et faire sécher les affaires. Aie en fait on a bien rougi au soleil sur le coté gauche mais rien de grave. Puis le réchaud nous permettra de faire cuire une bonne platrée pour se remettre de la journée :-)
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Le matin, reprise en côte c'est pas évident. Nous sommes toujours sur le GR alors continuons direction St-Sauveur. Ca ondule au dessus de la Dourbie dans une zone vraiment sauvage. Le temps est assez lourd et on pourrait bien avoir droit à l'orage en fin de journée...
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Pause après une montée impossible ! Bilan c'est encore plus dur de monter à pieds avec la remorque que d'en chier sur le vélo : ça motive pour pédaler même dans les côtes ! Enfin les 50 mètres de poussage auront été laborieux et épuisants. Souvent en sentier, le terrain est très technique avec la remorque mais ça passe bien, l'expérience du pilotage d'un tandem aide bcp, de bons freins aussi !
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Descente à l'Est sur Nant, confluent de la Dourbie et du Durzon. Chemin technique et raide au début il se transforme vite en piste très caillouteuse qui tire tout droit vers la vallée... bof pas très intéressant au niveau vététistique.
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Ce petit havre de verdure sera notre lieu de pique-nique amélioré : il faut dire que la boulangerie locale était délicieuse et la barquette de fraises bienvenue ! On fait le plein d'eau dans le village et sans trop trainer et on repart car on sent bien que le temps est douteux. Après une tentative de montée par le GR qui s'avère trop raide pour la remorque on remontera sur le causse 300m plus haut tranquillement par la route.
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Arrivés sur les hauteurs nous essuierons une petite averse, rien de méchant on reste en T-shirt et poursuivons par le GR qui traverse bien souvent les terres entre 2 grillages à moutons. Enfin au loin nous apercevons les remparts de La Couvertoirade, place forte des Templiers dès le 12ème siècle.
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Nous retrouvons la civilisation et ce flux de touristes qui déambule dans les charmantes ruelles. Une petite pause en terrasse est d'autant plus appréciée que la pluie a cessé.
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Le Larzac Café ! Plutôt agréable comme endroit. Le restau d'à côté nous tend les bras avec son aligot mais nous préfèrons le bonheur simple d'une soupe au bivouac en pleine nature.
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Le rempart Nord et son ravitaillement en saucisson, jambon, miel, noix, gâteaux. Le village fut complètement fortifié par les habitants pour se protéger des sévices de la Guerre de Cent Ans.
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Le ciel à peu près dégagé, nous repartons après un petit décrassage dans le lavabo des toilettes publiques : on pensait trouver un camping pour la douche mais à priori y'en a pas. 2 kms plus loin nous sommes déjà au milieu de nulle part, impeccable pour planter la tente avant la pluie qui s'annonce.
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Une petite averse et tout est rangé à l'abri le temps que ça passe. C'est l'occasion de vadrouiller à pieds dans ces étendues pour admirer de plus près la flore locale. Le Larzac regorge de végétaux dont certains sont endémiques. Au printemps c'est magnifique car la végétation est encore verte et de nombreuses fleurs colorent le plateau, notamment plusieurs espèces de superbes orchidées qui se laissent admirer. C'est aussi le moment de contempler des cardabelles, ces gros chardons emblématiques des causses.
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Miam l'heure du repas bien mérité est arrivée, à l'abri relatif du vent derrière un bosquet. Vue au loin sur le Mont Aigoual le temps d'une éclaircie : sans doute un appel pour un prochain we :-)
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Debout, c'est l'heure de se lever après une nuit fraîche et ventée.
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C'est reparti fraîchement mais au sec, un temps presque idéal pour rouler sur le Larzac : je n'ose pas imaginer le même tour en plein cagnard...
Objectif du jour : La Cavalerie pour boucler la boucle !
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Après 2 jours de solitude sur les chemins nous doublons un petit groupe de randonneurs, puis c'est qques enduristes en moto qui nous dépassent : nous ne sommes donc pas totalement seuls !
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Une lavogne : seule solution pour retenir l'eau de pluie qui s'infiltre sans tarder dans le calcaire du causse. Installée au coeur d'une dépression, celle-ci est pavée et travaillée à l'argile pour l'étanchéifier... Pas facile de vivre sur le Larzac, quand on sait qu'il n'y a qu'une source sur tout le causse : à l'Hospitalet. sur notre route un peu plus au Nord.
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Ici le chemin est formidable, changeant sans arrêt de consistance : tantôt bouissière, tantôt chemin pierreux ou sinueux à travers la maigre forêt du Larzac.
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Le GR empreinte une ancienne draille Nord Sud, sentier qui servait à la transhumance des troupeaux. Un chemin caillouteux de 5 à 10 mètres de large, délimité par des murets pour éviter que les brebis ne s'égarent : nous sommes sur la bonne voie ;-)
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La piste serpente au milieu de nulle part...
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Un hameau : la Blaquererie et son patrimoine...
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Au loin nous entendons l'autoroute qui comme nous se dirige vers La Cavalerie.
Le buis se développe bcp sur le causse car il n'est plus exploité par l'homme et n'est pas mangé par les moutons.
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Parfois nous avons des difficultés à trouver le balisage du GR qui s'écarte de la piste principale...
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Plongeons dans un petit ravinement du Larzac : pilotage nécessaire au milieu des arbres et des cailloux ruiniformes.
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Laurence perfectionne son pilotage dans la sable et les pierres : pas facile !
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Une petite marche : ce n'est pas un problème même avec la remorque tant que la largeur entre les obstacles permet à l'ossature de passer.
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Puis un dévers : ce chemin est vraiment très complet, un pur plaisir :-)
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Enfin ce chemin s'achève et nous amène sur les fondations d'une ancienne voie ferrée qui aurait dû relier Albi au Vigan au début du siècle... Tous les ouvrages avaient été réalisés mais il n'y aura jamais de train : aujourd'hui c'est une piste tranquille qui nous conduira sur qques kms vers l'arrivée. Encore une ou 2 bonnes montées, la faim se fait sentir et voici la Cavalerie qui se distingue.
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Dernier passage sous l'autoroute et le clocher sonne midi ! Ben voyons faut pas faire cette tête ! Est-ce parce que c'est déjà fini ou par peur d'arriver juste après la fermeture de la boulangerie, en espérant qu'elle ouvre un lundi de pentecôte ;-)
Dans les jardins les odeurs de barbecues font rêver deux affamés, et, fin du suspens, la boulangerie n'a pas encore fermé ses portes il n'y aura donc pas de répit pour la pizza au roquefort :-)
112 kms, 1800 mètres de positif, une bien belle expédition qui donne envie de remettre le couvert ! Mais quelle sera la prochaine destination ?
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